En septembre 2018, à l’occasion de la présentation de la Stratégie Nationale de Prévention de lutte contre la pauvreté, le Président, Emmanuel Macron annonçait le vaste plan de Formation continue pour les 600 000 professionnels de la petite enfance. Entre la crise sanitaire et l’ampleur du projet il aura fallu pas moins de 3 ans pour, enfin le mettre en place. Mais ça y est le plan est lancé ! Le centre Nationale de la Fonction Territoriale et tous les opérateurs de compétences ont contractualisé avec l’État. On parle de visées par le Haut Conseil de la Famille, de l’enfance et de l’âge en 2019.
Quels sont les objectifs du Plan « Ambition Enfance Égalité » ?
C’est au centre de formation Saint-Honoré que l’accord-cadre a été conclu entre Adrien Taquet, Secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance et aux familles, les partenaires sociaux et les opérateurs de compétences (OPCO).
Lors de son discours Adrien Taquet souligne que c’est « Un chantier ambitieux en effet, puisqu’il vise rien de moins que de proposer aux 600 000 professionnels de la petite enfance de mettre leurs pratiques à jour du dernier état des connaissances scientifiques en matière de développement de l’enfant. Un chantier inédit ensuite, puisque c’est la première fois que l’État impulse et soutient financièrement un plan de formation continue pour l’ensemble des professionnels de l’accueil du jeune enfant (…) » Il poursuit en disant « Nous franchissons ainsi aujourd’hui, j’en suis convaincu, un cap majeur vers une plus grande unité du monde de la petite enfance, ancrée dans ce qui relie chacun des professionnels qui le composent : la recherche de la meilleure qualité d’accueil ».
Ce dispositif a donc pour ambition de renforcer la qualité d’accueil de manière à accompagner au mieux l’enfant dans son développement et ainsi lutter contre les inégalités sociales. « On sait notamment sur l’acquisition du langage que la fréquentation d’un mode d’accueil formel permet de réduire les inégalités qui se creusent dès le plus jeune âge » explique Marine Jeantet, la déléguée interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté qui est chargé de mettre en œuvre le Plan de Formation « Ambition Enfance Égalité ». Elle fait remarquer qu’ « À l’arrivée en CP, on estime qu’il y a mille mots de différence entre un enfant qui vit sous le seuil de pauvreté et les autres. »
Quelles sont les 7 thématiques du Plan de Formation « Ambition Enfance Égalité » ?
Le langage
L’alimentation et la nature
L’art et la culture
L’accueil occasionnel
La prévention des stéréotypes
L’accueil des parents
Le numérique
Ces thématiques sont au cœur du texte-cadre national pour l’accueil du jeune enfant. Sorti en 2017 il « propose un cadre de référence commun à l’ensemble des modes d’accueil, individuels et collectifs, et s’adresse à toutes celles et ceux qui les conçoivent et les mettent en œuvre : élus, gestionnaires, spécialistes, institutions et services, professionnels et parents. »
L’État soutien les deux volets du plan de Formation à hauteur de 37 millions d’euros
Le plan de formation « Ambition Enfance Égalité » s’appuie sur deux volets. Un volet National soutenu à hauteur de 26,9 millions d’euros et un volet Territorial soutenu à hauteur de 10,1 millions d’euros.
Concernant le volet National, l’idée est de réduire les coûts des formations. C’est dans ce but que des conventions financières ont été conclues par la DGCS avec les branches des assistantes maternelles et des salariés du particulier employeur pour l’accueil individuel et avec les OPCO pour le secteur de l’accueil collectif c’est-à-dire OPCO Uniformation, OPCO ET et OPCO santé.
Un accord-cadre a également été signé avec tous ces acteurs et le CFNTP, l’organisme de formation des crèches publiques.
Le cabinet du Secrétaire d'État chargé de la protection de l'enfance et aux familles précise que le CFNTP « complétera son offre de formation à la fin du premier semestre pour que l’ensemble des thématiques du référentiel y figurent bien. »
À l’heure actuelle « déjà plus de 100 modules de formation proposés par les OPCO ont été identifiés comme répondants aux objectifs du plan. » Ces formations sont labellisées Ambition Enfance Égalité pour pouvoir bien les distinguer des autres.
Les coûts financiers comprennent « en général un part forfaitaire qui est lié à la prise en charge des coûts d’ingénierie, de communication, de suivi, évaluation…et une part variable qui correspond à la prise en charge des coûts des départs en formation allant jusqu’à 50% maximum des coûts en finançant en priorité les coûts pédagogiques » précise le cabinet.
Au sujet du volet Territorial, celui-ci a bénéficié d’un crédit de 3 millions d’euros en 2020. Mais c’est bel et bien en 2021 que se déploie le projet. Marine Jeantet explique que c’est « un volet opérationnel où les actions visent à aider au départ en formation (remplacement des personnes, trouver des solutions pour accueillir les enfants…) ». Elle ajoute que « ces volets sont pilotés par les commissaires à la lutte contre la pauvreté en région et que plus de 124 projets ont d’ores-et-déjà été financés (…), concernant plus de 200 000 professionnels. »
Départs en formation, 200 000 professionnels sont attendus
Entre 2020 et 2022 l’objectif est fixé à minima à 200 000 départs effectifs en formation. Bien entendu le but est de former les 600 000 professionnels de la petite enfance sur l’ensemble des thématiques.
Cependant des interrogations subsistent concernant les remplacements des professionnels durant leur temps de formation. En effet pour qu’un professionnel de la petite enfance puisse se former, il faut pouvoir le remplacer dans la structure d’accueil pour laquelle il travaille. Idem pour une assistante maternelle, bien que le contexte soit totalement différent.
Voilà ce que répond le bureau du secrétariat d'État chargé de la protection de l'enfance et aux familles « les crédits qui sont déconcentrés auprès des commissaires locaux à la lutte contre la pauvreté sont là pour trouver et financer les solutions qui sur la base des ressources du territoire vont permettre de construire des solutions sur mesure pour que tout le monde puisse partir en formation ».
Et poursuit avec « la mise en œuvre de la réforme des modes d’accueil qui va offrir des leviers supplémentaires (…) pour faciliter les départs en formation, grâce au mécanisme de la place en plus de droit pour l’équivalent d’une semaine par mois, ce qui permettra de confier les enfants habituellement accueillis chez une assistante maternelle, à une autre assistante maternelle de la zone. »
Le bureau conclut que « l’accord-cadre prévoit la mise en place d’un comité de pilotage National pour s’assurer régulièrement que le déploiement du plan se passe bien. »
Au sujet des formations communes pour les professionnels de l’accueil individuel et pour les professionnels de l’accueil collectif, tout se joue au niveau local. C’est au commissaire à la lutte contre la pauvreté que revient la charge de repérer les projets qui pourront permettre à tous les professionnels de se retrouver, d’apprendre et d’échanger ensemble.
Pour terminer, l’accès à l’ensemble des formations « Ambition Enfance Égalité » devrait être facilité avec la plateforme numérique qui sera prochainement mise en place.
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